Dans l’effervescence du 11ᵉ arrondissement de Paris, un lieu inattendu se dérobe derrière un portail discret. Au bout d’un passage sinueux, une maison familiale apparaît, comme échappée du tumulte urbain : un havre de calme où Holzrausch signe une ode contemporaine à la matière bois.
Pensée comme une parenthèse silencieuse, cette demeure de 350 m² s’ouvre sur un jardin privé, rare privilège dans ce quartier vibrant. Les propriétaires, sensibles à la sobriété et à l’authenticité des matériaux, ont confié au studio germano-autrichien la mission de façonner un espace affranchi de toute ostentation. Le brief était clair : créer un intérieur apaisé, hors des tendances, où chaque détail respire la simplicité.
Holzrausch répond par une palette volontairement restreinte : chêne, plâtre, pierre et inox composent une atmosphère monolithique, presque méditative. Les meubles intégrés se fondent dans les parois, les appareils disparaissent derrière des panneaux de bois, et la lumière elle-même se fait discrète grâce à un éclairage entièrement encastré. C’est dans ce dépouillement que naît la force du projet.
L’élément central de la maison est son escalier sculptural, une pièce maîtresse ondulante qui capte la lumière zénithale pour la diffuser sur les quatre niveaux. Véritable colonne vertébrale, il orchestre la circulation tout en accentuant le dialogue entre verticalité, douceur du chêne et clarté naturelle. Lorsque le temps le permet, les baies s’ouvrent largement sur le jardin, effaçant la frontière entre intérieur et extérieur.
Ce projet, façonné par des artisans venus d’Italie, du Danemark et d’ailleurs, illustre parfaitement l’ADN de Holzrausch : une culture du détail héritée de leurs origines en menuiserie, un savoir-faire millimétré et une approche où conception et fabrication ne font qu’un. Minimalisme, intemporalité et respect profond de la matière guident le studio, dont chaque réalisation célèbre l’essentiel.
Dans cette maison parisienne, Holzrausch célèbre une forme de luxe tranquille — celui qui naît du temps, du geste juste et de la beauté des matériaux bruts. Une respiration rare au cœur de la ville.
Crédit photo : Salva López