En 2024, l’Oberoi Marrakech dévoile sa nouvelle table, incarnant l’élégance et l’authenticité de la gastronomie indienne. Dirigée par le chef étoilé Rohit Ghai, cette nouvelle expérience culinaire propose un voyage gustatif unique, alliant savoir-faire traditionnel et créativité contemporaine.




Enfant du Punjab et formé au sein des prestigieuses cuisines du groupe hôtelier indien Oberoi, Rohit Ghai est un homme bien occupé. Il faut dire que depuis son arrivée à Londres en 2008, l’homme s’est rapidement imposé comme l’un des chefs les plus influents de la scène culinaire, affichant aujourd’hui à son actif six restaurants, dont l’emblématique Jamavar de Mayfair, auréolé d’une étoile Michelin. Le secret de sa réussite ? Une approche contemporaine de la cuisine indienne, ancrée dans une tradition finement ciselée. Plus récemment, à nouveau aux côtés du Groupe Oberoi, Ghai a posé ses valises au Maroc, entérinant de ses subtilités l’ouverture de la première adresse africaine du groupe hôtelier Indien. Fidèle à un rituel bien établi, chaque nouvel hôtel du groupe se dote en effet d’un restaurant aux saveurs indiennes, qui pour l’opus chérifien prend le nom de Rivayat ; une narration sous forme de transmission gustative. Initialement conçu comme une expérience éphémère, le Dhaba de luxe dépasse cependant les attentes. Les saveurs riches en curcuma, lentilles noires et autre ghee conquiert en quelques mois tant les palais marocains que les voyageurs internationaux. Loin du seulengouement des marrakchis, friands de bonne chair et de nouveautés, le succès semble pérenne. Et tellement pérenne, qu’Oberoi annonce officiellement son ouverture définitive.
Une ouverture dont le chef semble se réjouir. Lui qui aujourd’hui vient rendre visite à ses équipes locales cinq à six fois par an. Quant à la question du choc (culinaire) des deux mondes, Ghai, avec ses allures bonhommes, semble plutôt en rire, préférant parler en homme d’affaires averti, de complémentarités, mais aussi de découvertes, de créations. Car si certaines des 26 épices que le chef utilise pour élaborer ses mets proviennent de Londres ou d’Inde, l’exercice, ici comme ailleurs, impose de piocher allégrement dans ce que les terres marocaines peuvent fournir à ses karahis et degdas. Ainsi du Murgh malai kebab, une préparation de poulet fondante, au Dal makhani, un plat de lentilles onctueuses aux arômes complexes, viandes et poissons, mais légumes aussi dont Ghai chante les saveurs, proviennent des terres marocaines dont les saisonnalités semblent lui fournir toute satisfaction.
Mis en scène dans un écrin sublime, le Rivayat est aussi un véritable plaisir des yeux… Une adresse qui s’appréhende comme une histoire de palais indiens, passée au tamis d’une modernité assumée, créant dès l’entrée un plaisir immersif jubilatoire. Tons chauds, motifs riches et délicats sont autant d’éléments qui concourent à libérer les papilles et faire de cette expérience un plaisir disruptif assez puissant pour nous faire voyager du Maghreb jusqu’à l’Hind, le temps d’un balthazar serti d’épices et de rêves de comptoirs. Un ailleurs enchanteur entre le luxe de l’Oberoi et grands espaces. Une véritable réussite.
Crédit photo : TBC