Nichée au cœur de la forêt laurentienne au Canada, cette résidence secondaire se déploie dans un langage architectural sobre, laissant toute la place à la majesté du paysage qui l’entoure. Loin d’imposer sa présence, la maison épouse avec finesse la topographie naturelle du site. Sa silhouette asymétrique accompagne la pente, jouant avec les reliefs pour offrir une expérience habitée en continuité directe avec le terrain. Les changements subtils de niveau au sein de la maison permettent une transition fluide entre intérieur et extérieur, jusqu’à un accès de plain-pied aux terrasses et espaces naturels environnants.
La suite principale, suspendue en porte-à-faux, semble flotter au-dessus du sol accidenté, soulignant la verticalité du terrain tout en affirmant une présence discrète mais assumée dans le paysage. Ce volume, en léger décalage, devient un point d’observation privilégié, une vigie contemporaine sur la forêt.
Le parti architectural, volontairement étroit, favorise une immersion totale dans la nature grâce à de larges ouvertures panoramiques traversantes. Chaque pièce en enfilade dévoile une séquence visuelle : la lumière circule, les vues se répondent, et le regard est continuellement guidé vers l’extérieur. L’organisation des espaces s’aligne sur les axes visuels, transformant la maison en un dispositif d’observation du paysage.
À l’intérieur, un seul ton de bois habille murs, sols, plafonds et mobilier intégré. Ce choix d’uniformité crée une atmosphère calme et cohérente, véritable toile de fond silencieuse pour les scènes vivantes offertes par les fenêtres. Le design intérieur, rythmé par les percées visuelles, répond avec précision à la trame imposée par l’architecture. Chaque ouverture devient un tableau vivant, renouvelé au fil des saisons, renforçant cette sensation d’habiter un lieu à la fois protégé et ouvert sur le monde.
Dans cette résidence, tout concourt à un dialogue harmonieux entre forme, matière et environnement. Une architecture mesurée, pleinement enracinée dans son contexte, qui célèbre la nature sans jamais la dominer.
Crédit photo : Charles Lanteigne