Il paraît un peu loin, le temps où paissaient là les troupeaux des fermiers, où l’on faisait encore pousser la luzerne et où quelques âmes solitaires venaient se reposer et pêcher quelques poissons en profitant béatement de la beauté naturelle du Montana. Une beauté qui aujourd’hui, si elle est hautement protégée, est aussi le décor naturel d’un des projets de l’agence d’architecture Suyama Peterson Deguchi. Installée au cœur d’un domaine de près de 160 hectares, la résidence Montana semble avoir tout pour plaire. Inspirée des vieilles fermes de cet état agricole, elle prend ainsi la forme étirée de celles qui étaient alors de rigueur. Bâtie dans les règles de l’art de l’agence, mais aussi dans celles de la région et de sa tradition – du bois, du verre et du béton –, la résidence Montana est aussi pourvue de tous les conforts de la modernité. Celui, plutôt formel, de son intégration dans un paysage laissé consciemment « sauvage » par les paysagistes Jeremy Stark et Kalan Murano, mais aussi par sa gestion de l’espace qui offre aux hôtes une connexion directe avec le milieu qui les entoure. Grâce à ses longues baies de verre, on y déambule en longeant la frontière du dedans/dehors, protégée toutefois par un intérieur chaleureux et confortable. Un intérieur entièrement imaginé par le décorateur d’intérieur Christian Grevstad qui, lui aussi, s’est inspiré des codes des grands espaces américains pour offrir à cette famille de Seattle, la maison secondaire dont ils avaient rêvé.
Bois bruts aux coupes franches, peaux de bêtes, pierres locales qui parent certains murs, et quelques pièces de mobilier chinées ici et là, agrémentent l’ameublement plus contemporain dessiné tout spécialement pour la résidence (comme l’îlot de cuisine par Montana Tile & Stone) ou commandé auprès de marques de renommée internationale, comme le banc de l’entrée par Peter Glassford pour Bespoke Global, les fauteuils du salon de Terris Draheim, un huile par Shawn Huckins ou une lampe sur pied signée Christian Liaigre. Agrémentée de deux chambres, d’un atelier d’artiste, d’une salle de gym et d’une salle de jeux, la résidence contient aussi un espace entièrement consacré à la vie en extérieur : la terrasse de bois jouxte ainsi les deux mares spécialement conçues pour une pêche à la truite que l’on pourrait faire là quotidiennement, installé dans un fauteuil Adirondack signé Tom the Irishman, face à cette chaîne de montagnes qui embrasse le paysage de ces cimes au loin… Paisiblement
Retrouvez l’article dans notre Artravel n°73 – Vintage et Bohème chic
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