























Dans un appartement parisien de 180 mètres carrés situé avenue Foch, Joseph Karam a eu carte blanche de la part de ses clients.
« Le défi était de transformer l’appartement d’époque de style haussmannien avec des couloirs en une architecture ouverte, lumineuse et épurée » explique-t-il.
Dans l’entrée, les murs porteurs ont été remplacés par des poutres métalliques pour libérer l’espace de réception. Le couloir est percé par la succession de trois ouvertures. Les deux premières servent de cadre à deux bronzes de Jacques Le Bescon. Les sculptures instaurent d’emblée une allure pleine de noblesse à la demeure. La troisième ouverture donne accès au séjour.
Du parquet au plafond, la blancheur prédomine réhaussée par le graphisme de lignes noires. Sur le mur de façade, les cadres noirs des fenêtres alternent avec les peintures réalisées par l’architecte lui-même. Les vues parisiennes se combinent avec les toiles. Peintes en noir, les fines volutes en fer forgé des gardes corps répondent aux épaisses lignes noires qui se dressent sur les tableaux. Le jeu de ses lignes géométriques et tendues associées aux courbes de la ferronnerie créent une harmonie rythmique de l’espace.
Matières et couleurs n’en sont pas pour autant délaissées bien que déclinées en petites touches subtiles. Des portes de placard en chêne clair apportent une chaleur et une naturalité à cet univers faussement asseptisé. Quelques touches de couleur adoucissent l’ensemble tout en jouant sur la fraîcheur qui s’en dégage. Le jaune d8une applique triangulaire ou des assises des fauteuils côtoient une cimaise façon béton.
Au-dessus d’une console de la salle à manger, les couleurs pastels d’une œuvre de l’artiste libanais Chawki Chamoun distillent un ton doux et poétique dans l’atmosphère de l’appartement.
La clarté de cet univers et son apparente simplicité ferait presque oublier la fonctionnalité des lieux pensés dans leurs moindres détails. Le mur béton qui trône dans le salon dissimule le conduit de cheminée et des placards de rangement. La cuisine peut se séparer du salon par la fermeture d’une porte coulissante escamotable surmontée de miroirs dissimulant des radiateurs. L’appartement dispose d’une suite invité de 50 m2.
Joseph Karam continue de redéfinir les frontières de l’architecture intérieure, alliant esthétique et fonctionnalité dans un dialogue harmonieux, faisant de chaque projet une véritable déclaration artistique.
Joseph Karam
Né au Liban, Joseph Karam a fait le choix de l’exil dans les années 1970 pour s’installer en France, où il a terminé ses études en architecture intérieure. Ce parcours, teinté de détermination, s’est transformé en une véritable conquête artistique. Aujourd’hui, quarante ans plus tard, son influence s’étend sur plusieurs continents, tout en demeurant ancrée à son quartier général parisien.
Karam a su s’entourer d’une équipe d’experts comprenant des architectes DPLG, des décorateurs et des designers. Ensemble, ils conçoivent des projets audacieux qui mêlent habilement les époques et les styles. Sa touche distinctive réside dans un futurisme optimiste, souvent agrémenté d’une note de fantaisie, d’onirisme et d’humour, faisant de chaque création une œuvre unique.
À la tête d’une agence dotée de bureaux d’études intégrés, il gère la totalité des projets, qu’il s’agisse d’appartements, de villas, d’hôtels particuliers ou de yachts, s’occupant aussi bien du gros œuvre que du choix du mobilier et des derniers détails.
Credit photo: Didier Delmas